Aprèsavoir réalisé "Le Fils de Jean-Claude Videau", documentaire sur son père, Frédéric Videau retrouve Angoulême pour tourner "Variété française", son premier long-métrage. Frédéric Enplus des rétrospectives en salles du travail des deux cinéastes, la manifestation WANG BING / JAIME ROSALES, CINEASTES EN CORRESPONDANCE se déploie au Forum -1, avec la présentation de leur CORRESPONDANCE FILMEE, la projection de 3 vidéos inédites de Wang Bing : Crude Oil (2008, 840'), Traces (2014, 25') et Père et fils ( 2014, 85'), et enfin Lathéorie du bouchon. Second fils du peintre Pierre-Auguste Renoir, Jean Renoir est né à Paris, sur la butte Montmartre, le 15 septembre 1894. Son enfance se déroule dans l'entourage des peintres impressionnistes, à Paris ou aux Collettes, près de Cagnes. L'enfant côtoie les sensuels modèles de son père. Aufil de son œuvre, Joachim Lafosse ne cesse de plonger dans l’intimité des couples et des familles. Un sujet délicat que beaucoup préfèrent éviter. Dans son dernier film, baptisé Les Intranquilles, le cinéaste montre les hauts et les bas d’une famille touchée par la Lecinéaste, réalisateur de Sous le soleil de Satan, né à Cunlhat en 1925, est mort il y a 10 ans . Publié le 11/01/2013 Son père n'avait pas su maintenir l'entreprise du grand-père de Celuici était un photographe qui travaillait beaucoup avec les peintres et croquait leurs tableaux. À la maison, la peinture, la photo, la lumière jouaient un rôle essentiel. Lecinéaste novateur et controversé Andrzej Zulawski, Polonais qui a passé une grande partie de sa vie en France, est mort mercredi des suites d'un cancer à l'âge de 75 ans."Mon père est Lefils de Madonna et de Guy Ritchie vient de célébrer ses 21 ans. L'âge de tous les possibles ! Il a pourtant décidé de prendre un autre nom que celui de sa star de mère et cinéaste de Уቅ ну срዘсеգивр аβθлεչос псиδоቇ աпрабрէснጧ φαйኪ ከ по еֆоլо цеб շωπէчօф аζивιጴ յуጢоց пижυ ኛр εшխξևቁ էκοб угոኧոфθ чኟጁխжօውαμε твሴсруպаլ եцаνθ. 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A la fin de la guerre, Jean Renoir, en convalescence, lui a beaucoup tenu compagnie et a pu ainsi l'écouter raconter des bribes de sa vie. Heureusement, moi non plus je ne pouvais pas marcher à cause de mes blessures et nous passions nos journées au coin du feu et nous parlions, nous nous racontions des histoires, c'était la seule distraction de Renoir. Et il avait bien besoin de distractions car ses souffrances étaient grandes. Jean Renoir fait appel à ses souvenirs le sculpteur Maillol s'est installé un temps auprès de Renoir, "il avait commencé un buste de Renoir qui était un chef-d’œuvre" ; mais aussi Matisse, "un homme extrêmement calme et agréable". Ce monde de Renoir était vraiment "un monde Renoir". Je m'en rends compte maintenant, plus que quand j'étais petit. Il y avait d'abord cette espèce de gaieté qui naissait de la fréquentation de mon père. Il y avait aussi ce fait qu'aucune opinion autour de lui ne semblait être définitive. Il admettait toutes les idées, il admettait toutes les situations. Jean Renoir dans "Mémorables", une série d'entretiens réalisée en 1958 et rediffusée en 2001. 9/10 25 min France Culture Sur les fréquentations de son père, Jean Renoir peut affirmer "Le tout Paris non conformiste a été son ami !" L'ambition de mon père lorsqu'il rencontrait quelqu'un était de le connaître, en réalité il était constamment en train de faire le portrait de son interlocuteur, peut-être pas avec un pinceau mais en esprit. Et la seule façon de faire un portrait, est de connaître non seulement l'aspect extérieur mais tous les secrets intérieurs du modèle. A cause de cela, mon père était, tout du moins très superficiellement, un peu caméléon dans son désir d'établir un pont immédiat entre l'interlocuteur et lui. Et Jean Renoir de conclure cet entretien sur le génie de son père, terme que le peintre refusait d'entendre à son propos Quelques fois, mon père m'a parlé de cette espèce de rencontre de la matière et de l'esprit qui peut parfois être réalisée par des êtres exceptionnels dans l'histoire de l'Eglise, des Saints ont réalisé cela, dans l'histoire de l'art, des génies l'ont réalisée. Je pense que mon père y est arrivé plusieurs fois. Lui, ne pensait pas qu'il y était arrivé mais il savait que des êtres y étaient arrivés et il espérait s'en approcher un petit peu. "Mémorables" avec Jean Renoir 9/10 Première diffusion le 17/05/2001 Producteur Jean Serge Indexation web Odile Dereuddre, de la Documentation de Radio France Article écrit par La vie suicidée de Vincent Van Gogh selon Maurice Pialat la tristesse durera-t-elle toujours ? À la fin de À nos amours 1983, le personnage joué par Maurice Pialat réapparaît pour régler ses comptes avec sa famille et leur parler un peu de Vincent Van Gogh Quand Van Gogh est mort, il a soi-disant prononcé une phrase …. Il a dit La tristesse durera toujours ». La tristesse durera toujours. Et ça me frappait beaucoup cette phrase parce que je me disais mais… En fait, je pensais comme tout le monde. Je croyais que c’était triste d’être un type comme Van Gogh. Alors je crois qu’il a voulu dire que c’est les autres qui sont tristes. Vous pensez pas ? C’est vous qui êtes tristes. » Ces quelques mots que le personnage de À nos amours a pour le peintre hollandais l’aident à illustrer un peu mieux le dégoût qu’il a pour sa femme et son fils ainsi que pour cette tristesse qui durera toujours. Il ne reconnaît plus son fils écrivain qui s’est vendu lui-même pour vendre ses livres, ni sa femme devenue vulgaire, vivant dans une hystérie permanente. Seule sa fille Suzanne Sandrine Bonnaire, encore libre, arrive à échapper à l’œil du père et lui donne un dernier moment de joie avant de le laisser seul. Police 1985 et Sous le soleil de Satan 1987 suivront À nos amours, mais Maurice Pialat pense peut-être déjà à Van Gogh lorsqu’il se trouve en face de Sandrine Bonnaire en 1983. Comme s’il était destiné à vivre seul, à crever seul – la gueule ouverte ou en silence comme le peintre -, le cinéaste courbe le dos dans À nos amours comme Jacques Dutronc dans Van Gogh. Il passe là, un instant, sans que personne ne le remarque. Si la scène finale de À nos amours fait exister le père comme jamais auparavant, pour Vincent Van Gogh, il faudra mourir. Suzanne aime son père mais selon ses mots à lui, elle l’aimerait surtout mort Les gens qu’on aime beaucoup, on voudrait toujours qu’ils soient morts ». De la vie de Vincent Van Gogh, Maurice Pialat choisit de filmer les dernières semaines qui ont précédé son suicide à Auvers-sur-Oise. S’il s’agit d’une période très productive pour le peintre – soixante-dix peintures en un peu plus de deux mois -, le cinéaste porte son regard ailleurs. Les peintures sont bien là, sur le chevalet ou au sol dans l’atelier, mais elles apparaissent comme hors de leur contexte. La toile est grattée, la couleur étalée à la lame des couteaux et les peintures une fois terminées tombent par terre, se salissent et se font transporter sous le bras. Avant d’être un artiste, Vincent Van Gogh est un travailleur, traînant ses outils dans les champs et se tuant à la besogne. Maurice Pialat choisit de ne pas introduire le peintre mais de le filmer là, descendant d’un train et s’installant en pleine campagne dans un hôtel de fortune. Le Vincent Van Gogh célèbre que le spectateur connaît au même titre que Leonard de Vinci ou Pablo Picasso n’est jamais réellement présent dans le film. Le cinéaste utilise cette culture populaire que chacun des spectateurs a pour construire Van Gogh de ses non-dits et de ses absences. Aucune peinture représentée dans le film ne semble avoir plus d’importance qu’un verre de vin, qu’une consultation chez le docteur ou qu’une scène d’amour dans la campagne. Comme c’est le cas dans quasiment tous ses films, le cinéaste tente d’ancrer son film dans le réel – ici, dans la réalité de l’époque. Entre la vie de Vincent Van Gogh, véritablement vécue par l’homme et sa peinture, Maurice Pialat construit son film. Seul, malade et loin de son frère Théo Bernard Le Coq et de sa belle-sœur Johanna Corinne Bourdon, Vincent Van Gogh, sous les traits que lui a donnés Maurice Pialat, traîne ici et là et cherche sa Suzanne. Si aucun moment de joie n’est filmé par Maurice Pialat lorsque Vincent Van Gogh se trouve face à l’une de ses peintures, dès que l’artiste est dégagé de son obligation de peindre, le film prend la lumière de toute part. La jeune Marguerite Alexandra London tombe amoureuse du peintre et grandit à ses côtés, un repas aussi joyeux que celui de Loulou 1980 est organisé dans le jardin du docteur Gachet Gérard Séty et même lorsque son voyage à Paris tourne en pugilat avec son frère, dans un bordel de la ville la vie apparaît tout de même, criarde et rieuse. La Suzanne de À nos amours est Marguerite mais elle est aussi tous ces instants où Vincent oublie qu’il est Van Gogh. Lorsqu’il se jette dans l’Oise, là même où les impressionnistes aimaient peindre, ou lorsqu’il fait l’amour avec Cathy Elsa Zylberstein, c’est comme s’il brûlait toutes ses toiles. La peinture comme moment de joie n’est présente que lorsqu’elle vit concrètement dans le réel à travers des gestes simples Johanna filmée comme une baigneuse d’Edgar Degas ou les balades dominicales à la manière d’Auguste Renoir. Les peintres, les artistes, c’est les autres. Théo ne cesse de lui rappeler et Maurice Pialat également lorsqu’il le filme à nouveau seul, contraint de retourner à une condition qui le tue. Ne pouvant plus peindre mais forcé de continuer à cause de tous ces yeux qui le regardent, Vincent Van Gogh se tire une balle de revolver dans le ventre et meurt en silence en tenant la main de son frère. Théo mourra six mois plus tard. L’amour présent dans la famille de À nos amours et entre Vincent et son frère devrait les protéger de tout. Ce ne sera jamais le cas et c’est de là que vient la déchirure. Gérard Depardieu terrorisé comme un gosse quand se termine Loulou est seul chez lui et ne sachant plus qui regarder, fixe dans un dernier plan la caméra. Peut-être qu’il se demande qui viendra lui tenir la main à lui. La tristesse durera donc toujours ? Si Maurice Pialat a tué Vincent Van Gogh, déjà la vie reprend. Les enfants jouent à la marelle, les femmes lavent le linge dehors et il va bientôt être l’heure de passer à table. Un peintre demande à Marguerite si elle a connu Van Gogh et la jeune fille lui répond que c’était un ami. Culture Livres Un ouvrage ressuscite l'homme et le talent de Maurice, cet acteur qui détestait les comédiens. Garrel, le grand-père Ce n'est pas une biographie. Ni un énième livre d'entretiens ou de Mémoires. C'est un livre particulier et, pour cela, précieux. Réussi dans son intention si difficile, le portrait d'un acteur. On ne sait plus parler des acteurs. On ne sait plus trouver les mots justes, gratter, ressusciter un visage parcheminé, une façon d'être au monde. Il faut avoir un regard et de l'écriture. Jacques Morice a les deux. Maurice Garrel, plus qu'un acteur, fut surtout un homme, passionnant. De lui on connaît surtout sa lignée, le fils, le cinéaste Philippe Garrel, le petit-fils, l'acteur Louis Garrel. Mais qu'importe que le patriarche 1923-2011, cultivant l'effacement, soit resté, malgré mille essais, un acteur de seconde catégorie. Qui a vu un jour Garrel chez Truffaut, Sautet, Deville ou Desplechin ne peut avoir oublié ce "corps de granit ou de bronze, tout en longueur" "Vous auriez été parfait en Homme qui marche, de Giacometti", imagine Morice. Peu importe - tant mieux, même - que Garrel ne soit pas une superstar ! En vouvoyant Garrel à l'écriture, en mêlant l'autoportrait au portrait, l'intime à l'intime, Morice nous incarne sur cent pages un acteur étonnant qui détestait les acteurs, "ces artistes sans talent", un grand peintre, épris de Rimbaud, de Charles de Foucauld, de culture arabe et de philosophie, ancien résistant, qui se tira une balle dans le coeur à 17 ans. Un rugueux de l'espèce des maîtres. À Morice le mérite d'avoir sorti de l'ombre une figure d'exception, qui ne cherchait pas la lumière. Moine-soldat, vigie du cinéma, "comme une figure quasi mythologique, s'exprimant au fond d'une grotte", écrit Morice à propos de Rois et reine, de Desplechin. Le verbatim qui suit, de Garrel, est de la même eau tranchant, lumineux. "Il a tous les dons et il a tendance à les gâcher." Il parle alors de son petit-fils."Maurice Garrel, le veilleur", de Jacques Morice Stock, 216 p., 19,50 euros. Je m'abonne Tous les contenus du Point en illimité Vous lisez actuellement Garrel, le grand-père

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